DESENFUMAGE DES ESCALIERS

Fonctionnement et réglementations du désenfumage des escaliers

La question du désenfumage des escaliers revêt une importance cruciale dans la prévention des risques incendies au sein des bâtiments. Les cages d’escaliers, souvent considérées comme des zones à haut risque en cas d’incendie, nécessitent des dispositifs efficaces pour assurer l’évacuation sécurisée des occupants. Comprendre le fonctionnement et les réglementations liés au désenfumage des escaliers devient essentiel pour renforcer la sécurité dans ces espaces de passage critiques.

Quels sont les principes du désenfumage des escaliers ?

Les principes du désenfumage des escaliers reposent sur la création d’une voie d’évacuation claire en évacuant efficacement la fumée générée lors d’un incendie. Pour ce faire, le désenfumage des escaliers peut s’effectuer selon deux grandes approches : le désenfumage naturel et le désenfumage mécanique. Le premier exploite les caractéristiques naturelles de la ventilation pour évacuer la fumée, tandis que le second utilise des dispositifs mécaniques tels que les exutoires motorisés pour assurer une évacuation contrôlée.

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  • Désenfumage naturel : l’approche naturelle pour assurer le désenfumage des cages d’escalier implique la présence d’un dispositif d’aération en haut de l’escalier et une ouverture pour l’entrée d’air en bas. La mise en œuvre du désenfumage naturel des escaliers repose sur un mécanisme de balayage. Pour la section supérieure du désenfumage naturel des escaliers, des dispositifs d’aération ou des exutoires DENFC seront installés. Ces ouvertures joueront un rôle crucial dans l’évacuation de l’air chargé en dioxyde de carbone.
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  • Désenfumage mécanique : l’évacuation mécanique des fumées dans les escaliers est réalisée grâce à une ventilation mécanique de l’air chargé en dioxyde de carbone. En complément de cette ventilation mécanique, une protection contre la fumée est mise en place. La ventilation mécanique des escaliers implique le renouvellement de l’air dans l’intégralité du volume directement adjacent aux escaliers. Cette approche assure l’efficacité du processus d’évacuation des fumées dans les escaliers.
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La solution de désenfumage par pression différentielle pour les escaliers est une alternative lorsque le désenfumage naturel n’est pas réalisable.

La protection contre les fumées est spécifiquement appliquée dans le cadre du désenfumage des escaliers, empêchant ainsi la propagation de l’air chargé en dioxyde de carbone. Par conséquent, cette approche exige le désenfumage de toutes les pièces adjacentes à l’escalier.

Il est impératif d’associer la mise en surpression au désenfumage du volume directement en communication avec l’escalier. Dans le contexte du désenfumage des escaliers, il est essentiel de fermer les portes des pièces attenantes. Dans le désenfumage mécanique des escaliers, aucune extraction d’air n’est effectuée.

L’ouverture des portes des pièces voisines aux escaliers agit comme un mécanisme de blocage contre l’infiltration de l’air chargé en dioxyde de carbone. Une pression oscillant entre 20 et 80 Pa garantit le rejet de l’air carbonisé.

Quels sont les différentes techniques de désenfumage des escaliers ?

La distinction entre désenfumage naturel et désenfumage mécanique s’accompagne de différentes techniques spécifiques. Le désenfumage naturel peut impliquer l’utilisation de lanterneaux, de fenêtres à rupture de pont thermique ou de sheds. D’un autre côté, le désenfumage mécanique fait appel à des systèmes motorisés tels que les exutoires, les ventilateurs ou les sas d’évacuation. Le choix entre ces techniques dépend des caractéristiques architecturales du bâtiment et des exigences réglementaires en matière de sécurité incendie.

Quels sont les réglementations de désenfumage des escaliers ?

La réglementation du désenfumage des escaliers est définie par des normes strictes, notamment l’Instruction Technique 246 pour les Établissements Recevant du Public (ERP) et le Code du Travail pour les lieux de travail. Ces normes précisent les dispositifs nécessaires, les performances exigées, et les obligations d’entretien pour garantir l’efficacité du désenfumage. La conformité à ces réglementations est indispensable pour assurer la sécurité des occupants en cas d’incendie et éviter tout risque d’asphyxie dû à la fumée. Voici les normes et texte applicables en fonction des bâtiments :

  • Cages d’escalier des Etablissements Recevant du Public dits ERP : Règlement de sécurité contre l’incendie relatif aux établissements recevant du public, les textes applicables sont notamment l’arrêté du 25 juin 1980 modifié par notamment arrêté du 22 mars 2004 (JO du 1 avril 2004) – Article DF4 et DF 5 et Article MS60, IT 246 dont §5.1 particulièrement, normes NF S 61-9XX dont particulièrement NF S 61 -937-1 et NF S 61-932.
  • Cages d’escaliers des bâtiments d’Habitation Collectifs *: Code de La Construction et de l’Habitation, les textes applicables sont les arrêtés du 31 janvier 1986 (JO du 5/03/1986) et du 18 août 1986 (JO du 20/09/1986) – Section 6 Caractéristiques des cages d’escalier (Art. 25, 26 et 29), fiches techniques de la commission C.C.H. du 25 juin 1997.
  • Cages d’escalier encloisonnées ou non des Lieux de Travail : Code du travail Décret N° 92 332 du 31 mars 1992, les textes applicables sont la Section 2 (Art. 10 à 15), l’ arrêté du 5 août 1992 (JO du 12 août 1992).
  • Immeubles de Grande Hauteur dits IGH : Règlement de sécurité relatif aux Immeubles de Grande Hauteur (IGH), les textes applicables sont l’article GH 29 désenfumage de secours, les Arrêtés du 18 octobre 1977, 22 octobre 1982, 16 juillet 1992.

Peu importe le type de bâtiment :

  • 1 m² de Surface Géométrique d’Ouverture pour les appareils installés en toiture et de 1 m2 de surface libre pour ceux installés en façade.
  • Une amenée d’air de 1m² de surface libre.
  • Un appareil conforme à la norme NF S 61937.
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* Un détecteur de fumée SDAD certifié doit être associé à un détecteur dans les cages d’escaliers des bâtiments collectifs en 3ème famille A.